Comment les passeports de traçabilité des batteries peuvent améliorer l’approvisionnement durable en matériaux pour les véhicules électriques (VE)

Avec pour mission d’améliorer l’authentification et la gestion durable des batteries des véhicules électriques, la solution de traçabilité des batteries d’OPTEL a changé la donne pour les acteurs de l’ensemble de l’industrie automobile qui cherchent à mettre en œuvre un système mondial de passeport de batterie dans un avenir proche.

Cette série de blogs se penche sur les raisons de l’importance de la traçabilité des batteries et sur la manière dont un passeport mondial pour les batteries pourrait résoudre les nombreux problèmes d’ESG auxquels sont confrontés les sociétés minières, les entreprises de traitement des minerais, les fabricants de batteries et les constructeurs de véhicules électriques.

 

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LES VE : UNE SOLUTION CONVAINCANTE POUR LUTTER CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET UN MARCHÉ EN PLEIN ESSOR

Les véhicules électriques (VE) sont depuis longtemps considérés comme une solution viable pour refaçonner le secteur des transports et lutter contre le changement climatique en réduisant considérablement les émissions de carbone générées par leurs homologues à essence. Selon le ministère américain de l’énergie, les VE convertissent plus de 77 % de l’énergie électrique des réseaux pour s’alimenter, alors que les véhicules classiques ne convertissent qu’environ 12 à 30 % de l’énergie de l’essence.

En fait, ils sont appelés à jouer un rôle majeur dans les mesures d’atténuation visant à limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 degrés Celsius, ce qui va dans le sens des gouvernements, des constructeurs automobiles et des autres parties prenantes qui ont signé un accord lors de la conférence sur le climat COP26 afin d’accélérer la transition vers des voitures et des camions à zéro émission d’ici 2040.

La décarbonisation de l’industrie automobile se profile à l’horizon. Le cabinet de conseil Deloitte prévoit que le taux de croissance annuel des VE dans le monde sera de 29 % au cours des dix prochaines années. Selon certaines prévisions, il y aura au moins 400 millions de VE peu après 2040. Pour soutenir la demande croissante de VE, la taille du marché mondial des batteries pour VE connaîtra également une forte progression pour atteindre 154,90 milliards de dollars en 2028, avec un TCAC de 28,1 % entre 2021 et 2028.

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BATTERIES LITHIUM-ION POUR VE : UNE EXPLOSION DE LA DEMANDE DE FOURNITURES MINÉRALES

Cependant, si l’avenir semble se jouer dans une transition énergétique vers les VE, car ils n’émettent pas directement de gaz à effet de serre, ils ont encore des progrès à accomplir en matière de durabilité.

Les VE fonctionnent à l’électricité, laquelle est encore produite à partir de combustibles fossiles dans de nombreux pays. Une quantité importante d’énergie est également utilisée pour fabriquer les VE. En outre, les acteurs de la chaîne de valeur des VE sont confrontés à un casse-tête particulièrement important : comment les batteries lithium-ion, qui alimentent les VE d’aujourd’hui, sont fabriquées et avec quels types de matériaux.

Pour fabriquer une batterie de VE, les fabricants ont besoin d’au moins 20 minerais différents, dont le cobalt, le lithium, le nickel et d’autres métaux des terres rares. D’après les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il faudra au moins 30 fois plus de ces minerais pour atteindre les objectifs climatiques de 2040.

Le scénario de développement durable (SDD) de l’AIE prévoit également que le volume total de minerais requis pour développer des technologies propres, à savoir les batteries des véhicules électriques, va monter en flèche ; le SDD indique que la demande de lithium et de nickel sera multipliée par 43 et 41 respectivement. Comme indiqué dans un récent rapport World Energy Outlook, l’AIE a déclaré que la conversion à l’électrification des véhicules marque un « passage sans précédent d’un système énergétique à forte intensité de carburant à un système énergétique à forte intensité de matériaux ».

PROBLÈMES D’ESG LIÉS AUX MINERAIS UTILISÉS POUR PRODUIRE LES BATTERIES DES VE

Les batteries actuelles des VE, comme mentionné précédemment, dépendent fortement de divers minerais. Malheureusement, nombre de ces minerais sont développés à l’aide de pratiques douteuses qui ont de profondes répercussions environnementales et sociales, notamment :

  • Les émissions de gaz à effet de serre et les déchets miniers non contrôlés provenant des activités d’extraction et de traitement des minerais conventionnels
  • La perte de biodiversité, la pollution et l’épuisement de l’eau, la pollution de l’air et la contamination de l’eau
  • Les perturbations sociales causées par les changements d’utilisation des terres et les déplacements forcés
  • La corruption des gouvernements et la mauvaise utilisation des ressources naturelles
  • Les violations des droits de l’homme, telles que le travail des enfants, l’absence d’hygiène et de sécurité de base pour les travailleurs, les mauvaises conditions de travail, les injustices sociales envers les filles, les femmes et les autres groupes vulnérables, ainsi que l’esclavage moderne (trafic d’êtres humains)
  • Les pratiques minières artisanales ou informelles dans les régions reculées qui exacerbent les problèmes sociétaux et environnementaux

Par exemple, les sociétés minières de la République démocratique du Congo, un pays riche en cobalt qui abrite l’une des réserves de cobalt inexploitées les plus importantes et les plus pures du monde, ont été accusées d’exploiter des enfants et de commettre d’autres violations flagrantes des droits de l’homme. Les violations des droits de l’homme des populations indigènes vivant à proximité des mines de lithium ont également été dénoncées par Amnesty International.

Il existe d’autres exemples de problèmes sociaux de toutes sortes liés à l’extraction de minerais et de métaux pour les VE. La Responsible Mining Foundation affirme que très peu de sociétés minières dans le monde prennent les droits de l’homme au sérieux et qu’elles sont encore moins nombreuses à avoir mis en place des stratégies pour faire face à des risques tels que « les droits à l’eau, les droits des peuples indigènes, les droits fonciers, la réinstallation, les droits des travailleurs, les forces de sécurité et le travail des enfants ».

En ce qui concerne les répercussions de l’exploitation minière sur l’environnement, il existe également de nombreux « petits secrets sordides ». Un exemple concret ? La façon dont le lithium est extrait est loin d’être respectueuse de l’environnement. Plus de la moitié du lithium d’une batterie de véhicule électrique provient des salines du Triangle du lithium, situées entre le Chili, l’Argentine et la Bolivie. Pour extraire le lithium, il faut plus de 500 000 gallons d’eau (2 millions de litres) pour une tonne de métal, ce qui peut être dévastateur pour l’agriculture et les écosystèmes locaux.

Dans une autre tentative d’accroître la capacité d’approvisionnement en minerais pour les batteries des véhicules électriques, certains pays collaborent à la mise en œuvre de réglementations internationales pour l’exploitation des fonds marins en eaux profondes. Selon de nombreux scientifiques, cela peut entraîner la destruction d’habitats, la disparition d’espèces et d’écosystèmes entiers, la pollution par des sous-produits toxiques, l’émergence de panaches dangereux, etc.

Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux inconvénients de l’extraction de minerais pour les batteries des VE.

Étude de cas : Traçabilité globale pour l’aluminium Canadien
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RÉGLEMENTATIONS ET NOUVELLES INNOVATIONS POUR LIMITER LE RECOURS À DES PRATIQUES MINIÈRES NON DURABLES

Il y a de bonnes nouvelles à l’horizon pour réglementer et même minimiser l’utilisation de certains minerais dans les batteries des VE.

En raison de la hausse des coûts des minerais essentiels utilisés dans les batteries des VE, tels que le lithium et le nickel, due en partie à des pénuries d’approvisionnement, les fabricants de batteries et d’automobiles se tournent vers de nouvelles approches d’approvisionnement et l’innovation technologique.

Des accords d’approvisionnement à long terme sont également conclus entre les fabricants de VE et des sociétés minières et des fabricants de cellules plus durables. Par exemple, BMW a récemment conclu un accord d’approvisionnement en lithium durable auprès de groupes miniers d’Australie et du Maroc.

D’autres géants de l’automobile, des fabricants de batteries et des centres de recherche investissent aussi massivement dans la conception de moyens permettant de fabriquer de meilleures batteries pour les VE, que ce soit à l’aide de nouvelles technologies, de minerais ou de métaux précieux récupérés lors du recyclage des batteries.

Tesla, par exemple, n’a pas caché sa volonté de réduire progressivement sa dépendance au cobalt. Et le fabricant de VE est loin d’être le seul. Certaines avancées dans la technologie des batteries pour VE contribuent à réduire le besoin de cobalt pour les cellules de batterie de la prochaine génération, qui favorisent des ratios élevés de nickel et faibles de cobalt ou qui amorcent une transition complète vers le phosphate de fer lithié (LFP). Les batteries à l’état solide, qui ne peuvent actuellement pas être mises à l’échelle et sont encore assez coûteuses, offrent néanmoins une alternative future convaincante, car elles sont fabriquées avec des électrolytes solides qui utilisent des matériaux non toxiques, facilement disponibles et recyclables.

 

PASSEPORTS POUR BATTERIES DE VE : LA CLÉ D’UNE EXPLOITATION MINIÈRE RESPONSABLE, AUJOURD’HUI ET À L’AVENIR

La solution la plus solide et à court terme vient peut-être des décideurs gouvernementaux, des investisseurs, des leaders de l’industrie et des consommateurs, qui font pression sur les prospecteurs et les développeurs miniers ainsi que sur les entreprises de fabrication de batteries et de VE pour qu’ils fournissent un historique complet des batteries, également appelé passeport numérique. Ce passeport comprendrait des informations détaillées sur le lieu de fabrication de chaque batterie de VE, l’origine de ses composants et matériaux, etc.

L’objectif est de tirer parti de ce passeport numérique pour obliger les acteurs du secteur à respecter les réglementations nationales et internationales afin d’atteindre les objectifs officiels de durabilité, d’obtenir des permis et des subventions gouvernementales, d’accéder aux marchés clés et de préserver l’image de marque.

Les politiques mondiales vont dans le même sens.

Par exemple, la Commission européenne fait pression en faveur d’une nouvelle législation relative à un passeport numérique pour les batteries, qui, entre autres choses, fournira une traçabilité complète de bout en bout de chaque batterie de VE sur le marché, y compris les matériaux utilisés pour fabriquer chacune d’entre elles, d’ici 2026. Ce cadre de réglementation des batteries est considéré comme une avancée positive pour rendre l’exploitation plus durable pour l’industrie des VE.

Lors d’une réunion annuelle du Forum économique mondial en 2020, 42 grandes organisations des secteurs minier, chimique, énergétique et automobile du monde entier se sont mises d’accord sur 10 principes directeurs, définis par la Global Battery Alliance (GBA), pour développer une chaîne de valeur des batteries plus durable d’ici 2030. Et cette chaîne de valeur plus durable commence par une plateforme mondiale de passeports pour les batteries.

Le passeport de batterie de la GBA, élaboré en collaboration avec des organisations tout au long de la chaîne de valeur des batteries, permettra de créer un identifiant numérique pour une batterie de véhicule électrique, comprenant des informations exhaustives sur son origine, son historique de fabrication et ses performances en matière d’ESG.

Le passeport de batterie exigera également que les systèmes numériques de l’ensemble de la chaîne de valeur soient interconnectés afin de collecter, d’agréger, de partager, de communiquer et d’analyser les données qui, à leur tour, seront utilisées pour informer les décideurs politiques, les gouvernements, les ONG et les consommateurs, ainsi que pour permettre aux sociétés minières et aux fabricants de développer des critères de performance et d’atteindre leurs objectifs en matière d’ESG.

Fournir une visibilité et une transparence de bout en bout est vraiment la première étape pour parvenir à des minerais pour batteries de VE plus responsables, durables et éthiques. Il est important de noter qu’un passeport de batterie offre également de nombreux autres avantages, notamment la manière de prolonger la durée de vie de la batterie ainsi que les moyens les plus appropriés pour son recyclage ou son élimination en toute sécurité.

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