Dans notre précédent billet, nous avons expliqué en quoi le Protocole sur les gaz à effet de serre  offre un cadre normalisé pour aider les organismes des secteurs public et privé à mesurer et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), dans le but ultime d’atteindre leurs objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

LE PROTOCOLE SUR LES GAZ À EFFET DE SERRE CLASSE LES ÉMISSIONS DE GES EN TROIS CATÉGORIES, OU SCOPES

1

Scope

Les émissions directes de GES provenant de sources appartenant à l’entreprise, par exemple d’équipements fonctionnant aux combustibles fossiles.

2

Scope

Il s’agit des émissions indirectes résultant de la production à l’aide de l’énergie achetée, comme l’électricité, la vapeur ou le refroidissement.

3

Scope

Les émissions de GES du scope 3 sont toutes les émissions liées aux parties prenantes en amont et en aval de la chaîne de valeur de l’entreprise. Il s’agit notamment des fournisseurs, des distributeurs, de l’utilisation et de l’élimination des produits, etc.

DESCRIPTION DES ÉMISSIONS DU SCOPE 3

Les émissions du scope 3 sont classées en 15 catégories,

qui comprennent :

  •       Les biens et services achetés auprès des fournisseurs
  •       Les activités liées à l’énergie
  •       Le transport et la distribution
  •       Les déchets produits
  •       Les déplacements des employés
  •       La gestion des produits vendus
  •       L’utilisation des produits vendus
  •       Le traitement de fin de vie des produits vendus

Pourquoi le scope 3 est-il si important ?

Selon les experts de l’industrie, y compris le Protocole sur les gaz à effet de serre, pour de nombreuses entreprises, les émissions de GES de scope 3 représentent plus de 70 % de leur empreinte carbone. Dans certains cas, ce chiffre atteint 85 à 95 %. Certains rapports ont même révélé que les émissions de scope 3 sont 11,4 fois plus élevées que les émissions de scope 1 et 2 combinées.

Les émissions du scope 3 représentant la plus grande partie des inventaires de GES d’une entreprise, il va sans dire qu’elles représentent un énorme potentiel pour prévenir les pires impacts du changement climatique.

En fait, de nombreux chercheurs pensent que si les entreprises du monde entier pouvaient fixer – et atteindre – des objectifs de réduction des émissions du scope 3, elles pourraient presque immédiatement préserver le budget carbone mondial qui s’amenuise rapidement. Dans un cas, les fournisseurs ont pris des initiatives pour réduire les émissions de GES de 691 millions de tonnes métriques, soit l’équivalent de la fermeture de près de 160 centrales au charbon pendant un an. Qui plus est, ils ont économisé collectivement 33,7 milliards de dollars en agissant ainsi !

QUELS SONT LES AVANTAGES POUR LES ENTREPRISES DE RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE GES DE SCOPE 3 ?

Outre la raison évidente de contribuer à la lutte contre le changement climatique et à la protection de la planète pour les générations futures, les organisations de tous types ont tout à gagner à réduire les émissions de GES de scope 3.

Comme l’indique le Global Compact Network UK, une fois qu’une organisation a identifié les points chauds des émissions dans sa chaîne de valeur, ainsi que les risques associés en matière de ressources et d’énergie, elle peut alors :

  •       Déterminer quels fournisseurs sont en tête ou à la traîne en ce qui concerne les pratiques de durabilité ; cela peut guider l’organisation dans sa sélection future de fournisseurs
  •       Identifier les opportunités d’efficacité énergétique et de réduction des coûts tout au long de la chaîne d’approvisionnement
  •       Atteindre plus énergiquement ses objectifs ESG
  •       Améliorer la perception de la marque et la fidélité des parties prenantes, y compris les clients, les partenaires et les fournisseurs

La façon dont les gouvernements, les institutions financières et les investisseurs tirent parti de la conformité ESG et de la réduction des émissions de GES pour serrer – desserrer – les cordons de la bourse est une tendance particulièrement intéressante.

En d’autres termes, si une entreprise ne fait pas montre de performances suffisantes pour réduire son empreinte carbone, elle peut dire adieu aux subventions et aux aides gouvernementales ou aux nouveaux investissements des sociétés de capital-risque ou des investisseurs privés. Pour les institutions financières, les émissions de scope 3 sont en fait intégrées dans leurs portefeuilles de prêts, d’actions et d’assurances. Par conséquent, les cadres dirigeants de nombreuses organisations sont soumis à une pression croissante de la part de leur conseil d’administration pour qu’ils respectent leurs engagements ambitieux en matière d’ESG, notamment en réduisant considérablement les émissions de scope 3.

POURQUOI LES ENTREPRISES TARDENT-ELLES À SURVEILLER, MESURER ET RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE SCOPE 3 ?

Comme l’explique Deloitte dans son récent rapport d’analyse des émissions de GES de scope 1, 2 et 3 : « de nombreuses entreprises ont moins de contrôle sur la façon dont les émissions de scope 3 sont traitées. […] les fournisseurs auront une influence considérable sur la façon dont les émissions sont réduites par leurs propres décisions d’achat et la conception des produits. »

En théorie, il est très louable qu’une organisation et l’ensemble de sa chaîne de valeur partagent une vision et une volonté communes de s’attaquer aux émissions du scope 3. Mais un énorme problème subsiste : les lacunes en matière de données et l’absence d’un processus intégré pour collecter, partager et consolider les données sur les émissions.

Dans une enquête mondiale réalisée par Capital Group, « près de la moitié des investisseurs affirment que le manque de données ESG fiables freine leurs organisations ». Une chaîne d’approvisionnement complexe, un grand nombre de partenaires d’approvisionnement et des processus disparates de capture des données peuvent rendre la déclaration des émissions difficile, voire presque impossible.

De plus, la déclaration des GES ne vaut que si le processus de collecte et de calcul des données est transparent, précis, opportun et normalisé. Un seul rouage dans la chaîne de déclaration et la qualité ainsi que la fiabilité globales des informations échangées sont compromises. Ce problème n’est qu’exacerbé par la complexité et la profondeur de la déclaration des émissions de GES du scope 3.

Certaines parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement peuvent même être réticentes à divulguer des données sur les émissions, soit par manque de compréhension, soit par crainte de violations de la confidentialité et de ramifications juridiques.

D’autres encore sont aux prises avec un accès limité à la technologie, une saisie des données effectuée par des personnes qui ont parfois du mal à lire et à écrire, un accès problématique à Internet ou des processus reposant sur le papier.

RAPPORTS DE CONSULTANTS : ILS NE SONT QUE LA PARTIE ÉMERGÉE DE L’ICEBERG DES DÉCLARATIONS DE SCOPE 3

Les évaluations des scopes 1, 2 et 3 ont souvent été au départ considérées et réalisées comme des analyses du cycle de vie (ACV). Une équipe de consultants ou une équipe interne est chargée de mesurer les émissions de GES et de communiquer les résultats à la direction.

Le problème de cette approche est qu’il s’agit d’études statiques : les modèles et les analyses reposent sur une période de temps spécifique et sont déjà dépassés au moment où la direction lit le rapport.

Comment la direction d’une organisation peut-elle assurer la plus grande transparence et prendre les bonnes décisions organisationnelles avec des données périmées ? Dans les économies hyperconnectées et toujours actives d’aujourd’hui, les données en temps réel sont tout simplement indispensables.

PLATEFORMES DE TRAÇABILITÉ NUMÉRIQUE DE BOUT EN BOUT : LA SOLUTION À LA DÉCLARATION DES ÉMISSIONS DE GES DE SCOPE 3

Afin de surmonter les principaux obstacles aux évaluations du scope 3, de plus en plus d’organisations se tournent vers les plateformes de chaîne d’approvisionnement intelligente qui offrent une traçabilité en temps réel et de bout en bout, en amont et en aval, pour tous les points chauds potentiels de GES dans la chaîne de valeur.

Contrairement aux plateformes de gestion des ressources d’entreprise (ERP), aux services de consultation et à d’autres logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement, OptchainTM d’OPTEL, la première plateforme de chaîne d’approvisionnement intelligente de l’industrie, offre le meilleur des deux mondes : une visibilité accrue et une meilleure gestion de la chaîne d’approvisionnement d’une organisation afin d’optimiser les performances, grâce à des modules spécialement conçus pour surveiller les points chauds de GES et détecter les possibilités de les atténuer pour les émissions des scopes 1, 2 et 3.

OptchainTM d’OPTEL offre également une myriade d’outils permettant aux parties prenantes de saisir et de gérer les données relatives aux émissions de GES en fonction de leurs processus uniques et de leur maturité technologique. Vous souhaitez en savoir plus ? Programmez une démonstration dès aujourd’hui.

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