Les mégadonnées font partie intégrante d’une nouvelle économie dans laquelle les plus grands marchés ne sont plus la production de biens, mais bien la capture et le traitement d’informations. Chez OPTEL, grâce à nos solutions GeoTraceability, nous offrons la visibilité aux petits exploitants et faisons en sorte que les entreprises reconnaissent tout le travail qu’ils effectuent dans les chaînes d’approvisionnement complexes. Je m’intéresse donc au rôle que jouent les agriculteurs à petite échelle dans cette économie changeante. En seront-ils exclus? Pourront-ils bénéficier des avantages de ce nouveau marché?

Pour éviter les écosystèmes dysfonctionnels et non-durables, nous devons revoir nos pratiques d’engagement des petits exploitants. En effet, il ne fait aucun doute que notre stratégie doit être repensée. Mais comment inclure les petits exploitants dans cette nouvelle économie florissante et s’assurer qu’ils aient leur part du gâteau?

Chaque intervenant qui choisit de participer à des projets de développement a ses raisons : que ce soit d’améliorer les recettes d’exportation, sécuriser les stocks, protéger la réputation d’une marque, offrir de nouveaux services financiers, pour ne nommer que ceux-là. Mais toutes ces raisons dépendent des changements anticipés en ce qui concerne les petits exploitants : des changements dans la gestion, une amélioration de la qualité ou de la productivité, des comportements plus durables, l’adoption de la technologie, etc.

Pourquoi le petit exploitant ne pourrait-il pas être un producteur de données et être payé pour le faire? Le tout pourrait faire partie d’un nouveau système de suivi et d’évaluation amélioré et permettre des analyses de données en temps réel.

Les solutions GeoTraceability d’OPTEL aident les entreprises à collecter des données sur les agriculteurs à petite échelle. On nous demande souvent si nous sommes les propriétaires des données et la réponse est non. Les petits exploitants sont les propriétaires de leurs propres données. À l’aide d’un formulaire de consentement, les individus acceptent de divulguer des renseignements personnels permettant à OPTEL de les héberger et de les rendre disponibles pour nos clients, pour un usage déterminé avant que l’autorisation ne soit donnée. Tous ceux qui ont accès aux données, c’est‑à‑dire nous-mêmes, notre client et toute tierce partie, doivent respecter les dispositions du formulaire de consentement.

Le nom chaîne de blocs étant sur toutes les lèvres en ce moment, plusieurs y ont vu une occasion de s’enrichir en obtenant des données, pour ensuite les traiter et les vendre. Je reçois des appels presque chaque semaine de gens me proposant des partenariats et voulant savoir s’ils pourraient utiliser les données sur des centaines de milliers de petits exploitants de partout dans le monde que nous hébergeons.

OPTEL vend des services logiciels pour retracer les marchandises et les matières premières produites par de petits exploitants. Nous facilitons également la collecte de données sur leur contexte socioéconomique, leurs pratiques, les détails de leur exploitation, le soutien dont ils bénéficient et les transactions les impliquant.

Toutes ces informations sont d’une valeur inestimable en matière de commercialité et de durabilité. Notre plateforme peut gérer aisément la quantité de biens produits par chacun des petits exploitants et enclencher différents modes de paiement selon l’information reçue. Nous pourrions, de la même façon, permettre des paiements basés sur des exigences spécifiques sur les données.

Le défi n’est pas de nature technologique, mais bien de changer les mentalités et les stratégies commerciales.

Un exploitant individuel pourrait difficilement s’attendre à recevoir une prime pour avoir vendu des biens géo-traçables et avoir divulgué des données, mais un regroupement organisé d’individus, comme des groupes de fermiers ou des coopératives, eux, le pourraient très bien.

Nous avons maintenant des petits producteurs de cacao, de café, d’huile de palme, de coton, d’or, et bien d’autres. Pourrions-nous aussi avoir des petits producteurs de données?

La réponse est bien évidemment oui, si nous voulons obtenir une économie inclusive bien réelle, dont la croissance et la richesse pourraient être bénéfiques pour tous.